On s'en doutait, mais la décision du tribunal de commerce de Sedan du 24 novembre l'a acté : Oxame, à Revin est liquidé. C'est avec un silence pesant que les 32 salariés ont attendu l'audience, au cours de laquelle a été constatée la défaillance des banques : l'absence de prêt rendait toute continuation de l'activité impossible malgré un outil de travail performant.
La responsabilité du système bancaire est entière : pas de prêt, car pas de certitude de profits immédiats et un refus qui a l'hypocrisie, d'une part de s'appuyer sur les derniers mois d'activité de l'entreprise, une activité trop faible du fait du manque de matières premières au mois de juillet faute de liquidités. Et en plus, la banque n'a pas eu le courage de notifier par écrit son refus : elle a indiqué au téléphone qu'il était inutile de monter le dossier !
Ce sont à nouveau des salariés qui trinquent, qui se retrouvent à la rue, des salariés qui en étaient à leur deuxième repreneur depuis que Idéal Standart les avaient abandonné en 2007 en les confiant à un repreneur qui a gaspillé (pour ne pas employer d'autres termes) les fonds qu'il avait. Des salariés qui ont mené, avec leur syndicat CGT une lutte très digne, non seulement pour leur emploi, mais aussi contre la désindustrialisation du département.
Michèle LEFLON