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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 00:15

Telle est la première question que l’on doit se poser, qui doit primer sur toute autre préoccupation, pour juger d’une décision lourde de graves incertitudes. Les premiers affrontements avec les milices intégristes qui sévissent dans le nord du pays ont été suffisamment meurtriers – une dizaine de soldats maliens, un officier français, une centaine d’islamistes armés et un nombre indéterminé de civils. Ces victimes «collatérales», qui semblent compter pour si peu, devraient inciter à la retenu et à s’interroger avant d’applaudir indécemment au vol des Rafales.

          Le peuple malien a durement payé les conséquences de l’aventure guerrière dans laquelle Sarkozy a emmené la France contre la Libye, dont l’une des pires conséquences fut la mise en déshérence de milliers d’armes des arsenaux de Kadhafi. Ces armes qui sont passées dans les mains de groupuscules islamistes du Sahel et qui eurent raison d’un État malien affaibli par des années de saignées libérales imposées par le FMI. Le coup d’État qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, l’offensive conjointe des islamistes armés et des indépendantistes touareg, a non seulement abouti à la partition du pays, mais aussi à l’instauration d’un régime de terreur et d’obscurantisme contre les personnes et de destruction de l’héritage culturel et religieux dans le nord du Mali.

          Bamako était en droit d’en appeler à la communauté internationale incarnée par l’ONU pour l’aider à mettre fin à la violation de son intégrité territoriale. Le Conseil de sécurité à l’unanimité a fait droit à la requête malienne et s’est prononcé en faveur de la mise sur pied d’une force africaine appuyée par l’ONU pour restaurer la légalité dans le Nord. Trop de mois se sont écoulés entre les résolutions et leur mise en œuvre, alors que les forces alliées à al-Qaida recevaient une aide soutenue  nous n’oserons pas dire « humanitaire »  en provenance des pétromonarchies du Golfe.

                    L’offensive des milices djihadistes a sans doute précipité la décision de l’Élysée, mais la France court de gros risques dans la poursuite d’un face-à-face avec les forces islamistes. Il y a urgence à passer au plus vite à une étape qui dépasse les rapports France-Afrique. Faute de quoi, ressurgirait dans l’opinion africaine le spectre du colonialisme de la Françafrique et du syndrome Foccart (Ministre de Ch. de Gaulle). Le gouvernement, a posteriori  on le regrette  s’est exprimé devant les parlementaires. Les risques d’enlisement dans les sables du Sahel, le recours aux prises d’otages meurtrières, l’armement sophistiqué dont disposent les hommes liges des émirats… de nombreux indicateurs sont au rouge, qui laissent présager un combat difficile, qui devra impliquer toute la communauté internationale et ne se limitant pas au fracas des armes, mais incluant le développement.

                    Sans jamais omettre l’essentiel: la maîtrise, par le peuple malien, de son propre destin

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